Le Wing Chun est une boxe Chinoise. Littéralement : « la boxe du printemps radieux ». C’est un style de Kung-fu qui prend naissance en Chine quelque part au cours du XVIIe siècle.
L’histoire de la Chine est riche et complexe. Il est difficile de démêler le vrai du faux, dans un contexte de guerre permanente, d’invasion, de sociétés secrètes, de secrets de famille, ou les faits historiques nourrissent et se mélangent aux légendes.
Concernant le Wing Chun, l’histoire la plus largement reprise aujourd’hui met en scène une nonne bouddhiste du nom de Ng Mui, à qui on attribue la création du style. Ng Mui aurait fuit le temple de Shaolin à sa destruction au milieu du XVIIe siècle, de même que quatre autres grands personnages à qui ont attribue la création d’autre style de Kung Fu comme le Hung Gar ou le Choy Li Fut. Ce groupe est appelé les cinq anciens (Five Elders). Ng Mui aurait à son tour enseigné à une jeune femme du nom de Yim Wing Chun. Celle-ci donnera son nom au style.
Difficile d’apporter de véritables réponses quant à la véracité de cette histoire. Il n’existe pas de livre officiel permettant d’affirmer « la vérité » historique du Wing Chun. A défaut, il faudra se contenter des différents témoignages, des quelques documents et récits historiques ici et là.
Par exemple, les historiens n’ont jamais pu trouver la moindre trace de Yim Wing Chun dans les archives historiques de la Chine. Pas plus que pour Ng Mui. En revanche, les premiers documents sur lesquelles les historiens trouvent un consensus rapportent les histoires de huit, ou selon les sources, de seize grands maîtres de Wing Chun enseignant sur un bateau nommé Red Boat. Deux de ces maîtres ont même été authentifié avec certitude : Wong Wah Bo et Leung Yee Tai.
Il ainsi très probable que la société secrète du sud de la Chine appelée le « Red Boat Opera » est jouée un rôle important dans la transmission et la consolidation du système Wing Chun. Le Red Boat Opera était ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui, un théâtre populaire opérant sur un jonque chinoise de couleur rouge. Nous savons également qu’un grand nombre des artistes qui y travaillaient, pratiquaient le Kung Fu.
Par ailleurs, l’oppression de la dynastie Qing en place à cette époque, à fait naître un peu partout en Chine des mouvements de rébellion « anti-Qing » et des sociétés secrètes voulant renverser les Mandchoues au pouvoir. Beaucoup de pratiquants de Choy Li Fu étaient anti-Qing et ont trouvé refuge sur les bateaux. Il est fort probable que le Red Boat Opera opérait dans ce sens tout en dissimulant ses activités illégales.
Tout au long du XVIIe siècle, la transmission du Wing Chun prend ainsi la forme d’un mentorat. Les maîtres choisissent leurs élèves. Le savoir se transmet souvent au sein d’une famille ou d’un clan. Le contexte politique impose également une discrétion dans l’enseignement pour ne pas dire un enseignement secret. Il faut attendre le début du XXe siècle, pour voir se former de véritables écoles structurées.
Aujourd’hui encore, les différents maîtres de Wing Chun s’approprient le système et le font évoluer plus ou moins consciemment en fonction de multiples paramètres, comme le contexte politique et différents facteurs sociologiques. La forme la plus connue et la plus universellement répandue de nos jours, est celle du Grand Maître Yip Man. Ce dernier est le premier à l’avoir publiquement enseigné à Hong Kong à partir de 1949.
Ceci étant, il existe beaucoup d’autre forme de Wing Chun qui méritent de l’intérêt. Aujourd’hui on trouve de nombreuses écoles de Wing Chun à travers le monde. Chacune mettant l’accent sur certains principes fondamentaux du style. Le Wing Chun s’inspire principalement de la grue blanche et du serpent. Cependant on y retrouve également ici et là des influences de mante religieuse (Tang Lang) mais également de Taïchi. Gardons à l’esprit que les influences sont vastes.